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Textes
Veronique Decoster

Vues de l'exposition Souffle, Espace-D, 18-28/04/2024 

Veronique Decoster

« Dans ton histoire, il y a la cage, l’enfant et puis le rouge. Le loup aussi. La rencontre éphémère entre une petite robe blanche en coton, un oiseau qui saigne, les yeux effilés du chat, la verticalité d’un décolleté délicat. Et eux deux. Les deux frères ou les deux sœurs. Ça ressemble à un conte mais cela n’en n’est pas un. Autant de fragments et de mystère avec lesquels tu joues. Tu te caches et je te cherche à travers ces rencontres. Il y a l’enfant qui devient la femme aux chaussures rouges. À moins qu’elle ne soit ton double. Il y a ces mains, douces, interrogatives, qui murmurent, hésitent, démunies ou insistantes, refrain rythmant la lecture. Voilà, tout est là, devant mes yeux.  Je m’interroge sur ton pinceau gorgé de rouge. Je déploie mon imaginaire en face à face avec cette vie en suspension. Le noir et blanc côtoie la couleur. Ou alors n’est-ce pas simplement la couleur qui enveloppe la sensibilité du trait.
 
Le travail de Véronique Decoster est parsemé d’énigmes. C’est ce qui le rend attirant, l’émotion est sincère. Son univers est ouvert et on devine la mémoire qui glisse entre ses peintures à l’empreinte subjective. Pour cette raconteuse d’histoire, le « je » n’est jamais très loin… »
 
 
Vinciane Moeschler

« Véronique Decoster est peintre de formation, mais sa méthodologie a récemment évolué vers la broderie. Pour l'exposition, l'artiste présente deux ensembles d'œuvres. D'une part, ses peintures à l'huile de 20 x 20 cm occuperont un mur de la galerie dans une sorte de patchwork plus grand que nature. Alors que l'espace entre chaque tableau est tout aussi important que le tableau lui-même - comme les respirations entre les phrases, comme les pauses entre les pensées - l'iconographie délicate de chaque œuvre raconte une histoire plus vaste. Histoire collective d'instances flottantes, d'images fugaces, les œuvres de Decoster abordent la mémoire avec l'imperfection, l'évolution, l'instantanéité ou la lourdeur des souvenirs. Matérialisées, elles deviennent iconiques, symboliques. Comme les souvenirs d'une tasse de thé, le cliché d'un être cher, le chant d'un oiseau. De l'autre côté, ses broderies à grande échelle seront exposées pour la première fois. Tels des collages, les travaux brodés sur toile rassemblent la peinture et le fil, mais aussi un ensemble de motifs, de lignes, de silhouettes restituant des scènes fortes baignées de nostalgie. »

Claire Oberst, pour l'exposition Souffle à la galerie Espace-D

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